de l'être et des modes
taupe, et son versant improbable, "lime" in english
mûre, rose pourpré, ocre jouant avec l'olive...
Ma tête est pleine d'hiver, comme l'est celle de toute styliste, jonglant sans cesse entre les saisons pour préparer ses collections. J'imagine les couleurs et les palettes qui prendront place entre deux ciels gris, entre deux cours d'école.
Imaginer est un grand mot, je les laisse plutôt venir à moi, car là aussi, comme dans la vraie vie, il faut se laisser surprendre. Je sors une à une les étoffes, je compare, et la plus déraisonnable combinaison est souvent celle que je retiens, par goût de ce qui vit par lui-même, sans avoir de compte à rendre sur ses codes de beauté. Plus le temps passe et plus je comprends l'oeil attendri de ma mère sur les modes passées, sur ce démodé sans cesse remodelé pour vivre encore, mille et mille vies.
En philosophie, on parle d'être et de mode. C'est sous cet angle là que j'aborde mon travail, sans sérieux, en constante mutation. Et en toile de fond, cette devise : ne jamais rien faire que pour être davantage. On y gagne son âme.